Dieter et Laura Reifler travaillent côte à côte pour WALO. Il est contremaître, elle est constructrice de routes. Ce n’est qu’après la fin de la journée de travail qu’ils redeviennent père et fille.
Comme c’est souvent le cas, Laura Reifler est la seule femme sur le chantier. Cela ne la dérange absolument pas. Au contraire: elle se sent parfaitement à l’aise. Au départ, elle voulait devenir menuisière. Mais pendant les journées découverte, elle a soudain réalisé: «Je veux travailler en plein air!» L’idée de passer ses journées enfermée entre les mêmes murs lui était insupportable. Son père, Dieter Reifler, avait toujours parlé de manière positive de son travail sur les chantiers, alors elle s’est dit: «Pourquoi pas?» Au début, sa mère n’était pas très enthousiaste à cette idée et les réactions de son entourage étaient plutôt critiques. Les gens lui disaient qu’elle se salirait et serait vite épuisée. Elle a d’abord fait un stage sur un chantier par pure provocation. Mais elle a vite compris: «C’est exactement ce que je veux faire.»
C’est WALO qui a le plus séduit Laura Reifler pendant les journées découverte. Elle s’est sentie la bienvenue «en tant qu’apprentie et que femme». Les gens ont pris le temps de répondre à ses questions, ils étaient sympas avec elle. Son père l’a laissée libre de choisir, mais était heureux qu’elle porte finalement son choix sur un apprentissage de constructrice de routes chez WALO. «J’étais fier qu’elle vienne travailler ici», raconte-t-il. Elle est l’une des premières femmes à s’être engagée sur cette voie en Suisse orientale. La proportion de femmes dans les formations dans le domaine de la construction n'est que de 1 %. «Laura ne se laisse pas faire et répond du tac au tac quand une remarque est déplacée», déclare-t-il.
Une fois son apprentissage terminé, Laura s’est orientée vers le génie civil. Désormais, père et fille travaillent régulièrement ensemble sur des chantiers. Lui comme contremaître, elle comme ouvrière. «Sur le chantier, c’est lui le chef, mais pas à la maison», dit-elle avec un sourire malicieux. «Au travail, nous sommes des collègues», précise-t-il avant d’ajouter: «J’attends plus de Laura que des autres. Après tout, c’est ma fille.» Cela ne la dérange pas. Comme elle est plus à l’aise avec les appareils techniques que lui, il lui laisse volontiers le «tachy» (tachymètre). «Elle se débrouille mieux que moi avec les instruments topographiques modernes», ajoute-t-il. Elle apprécie beaucoup. Et aussi le fait qu’il soit toujours à l’écoute quand elle propose une autre manière de faire. Parfois il est d’accord, parfois non. Bien sûr, tout ne se passe pas toujours de manière harmonieuse.
«Les conflits sont inévitables», raconte Laura, «mais nous arrivons à nous parler franchement et calmement.» À tel point qu’ils continuent à discuter du travail dans la voiture après la fin de la journée et même pendant le repas du soir. Comme le frère de Laura travaille aussi dans le bâtiment, ils se racontent en détail ce qui se passe sur leurs chantiers. «Pour maman, ce n’est pas toujours très cool», précise Laura. «Elle en voit de toutes les couleurs», ajoute Dieter en souriant. En revanche, la lessive est facile à faire chez eux: «tout est orange», disent-ils en riant.
Le père et la fille envisagent leur avenir chez WALO. «Chez WALO, on se préoccupe des jeunes; ici on m’encourage. Quand il y a des problèmes, on peut en parler et les résoudre. Si j’ai des soucis, mon chef est là pour moi. Et puis, il y a souvent des fêtes dans l’entreprise, ça crée des liens.» Dieter se sent lui aussi très épanoui chez Walo: «WALO est un employeur équitable et les chefs sont humains, ils ne sont pas hautains. Nous formons une équipe soudée.» Pour sa fille, il souhaite qu’elle gravisse les échelons. Du statut de cheffe d’équipe à celui de contremaître. Laura s’est déjà inscrite à la formation de chef/cheffe d’équipe.
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